YVES TANGUY

Né en janvier 1900, c'est, incontestablement, avec Max Ernst et René Magritte, l'un des piliers de la peinture surréaliste. Le recul donne à ce mouvement une force et une ampleur sans égales dans le siècle.
Les éditions Palantines sont spécialisées dans les ouvrages d'histoire de l'art et les monographies d'artistes; établies à Quimper, elles souhaitent avec la publication de ce livre marquer leur dix ans d'activité et entendent combler un vide: "en raison de l'importance que prend la Bretagne dans la naissance et le dévelloppement du surréalisme, il paraissait opportun que cet ouvrage naisse en Cornouailles"...

 

Présentation...

Hors les précieux catalogues d'expositions (Paris, 1982, Stuttgart et Houston, 2001) il n'existe aujourd'hui aucun volume sur l'oeuvre et la vie de Yves Tanguy. La dernière monographie importante -Patrick Walderg,1977- est aujourd'hui introuvable. Il devenait necessaire, au lendemain du centenaire de la naissance de l'artiste, de faire le point des connaissances acqises depuis lors sur le peintre essentiel du surréalisme, le recul donnant à ce mouvement une force et une ampleur sans égales dans le siècle.
Ce nouveau volume -et pour la première fois- offre la particularité d'un double regard sur l'oeuvre. Cet angle original, français et américain, est nécessaire tant la vie d'Yves Tanguy, et plus encore son oeuvre, sont marqués par sa double nationalité. Ces deux études sont complétées d'une biographie détaillée illustrée de nombreux documents inédits.
Plus de 130 tableaux, provenant des plus grandes collections publiques et privées, certains présentés pour la première fois, sont reproduits avec le plus grand soin.
 

 

René Le Bihan  est conservateur du musée des Beaux-Arts de Brest. Il a publié de nombreux ouvrages et articles sur les peintres et la Bretagne. Connaisseur de l'École de Pont-Aven et du symbolisme, il a enrichi les collections brestoises de trois oeuvres d'Yves Tanguy.

Renée Mabin, professeur de lettres à Brest, a soutenu en 1979 une thèse de doctorat de troisième cycle sur la vie et l'oeuvre d'Yves Tanguy et poursuit ses recherches sur le surréalisme.

Martica Sawin, historienne et critique d'art, vit à New-York. Spécialiste du surréalisme aux États-Unis, elle a publié plusieurs ouvrages et articles sur ce sujet et a été commissaire d'importantes expositions consacrées à ce mouvement.

 


Art. presse 275 (janv. 2002):
Le Bihan, Mabin, Sawl
Yves Tanguy
Éd. Palantines


Première monographie importante depuis celle de Patrick Walberg (1977), Yves Tanguy offre un double regard sur la biographie et l'œuvre parisienne (1923-1939) et américaine (1940-1955) de ce pilier du surréalisme. À Paris, Yves Tanguy peignant depuis 1923 un expressionnisme métaphysique, rencontre Masson, Desnos, Péret, Aragon et Breton en 1925. Évolution radicale. Se partageant entre les réunions de la rue du Château (cadavres exquis, recherches sur l'inconscient et la sexualité, expériences automa tiques) avec Duhamel, les frères Prévert et Man Ray, Leiris, Queneau, Bataille; celles de la rue Fontaine, chez Breton; les virées pochetrones au quartier Montparnasse; les expositions de groupe; les illustrations de livres; et d'autres rencontres (dont Pierre Matisse, ami d'enfance et gale riste, le mettant en relation avec le milieu artistique new-yorkais); Tanguy peint des espaces indéterminés où formes pures et objets d'une précision proche de la technique des primitifs Flamands évoluent dans un monde sans repères de "latence totale'', un ailleurs au fond du peintre. Il est de tous les combats du surréalisme (prière d'insérer du Second Manifeste, projection de l'Age d'or de Bunuel /Dali en 1930, manifestation antifas ciste en 1934) et se "mondialise" vite (expositions à New York, Hollywood et San Francisco en 1936 puis à Londres en 38 grâce à Peggy Guggenheim). En 1939, il suit la peintre Kay Sage à New-York où il retrouve Pierre Matisse et s'installe à Woodbury. Là, inspiré par Cranach, Bosch, la Bataille de San Romano d'Uccello, il connait le succès et produit de monumentaux ensem bles de motifs organiques aux dimensions mentales vertigineuses. Palais "globulaires", idéogrammes de jade, d'ivoire, de corail, décrivant un monde archaïque de mémoire en marche. Celui de la reconnaissance ?
Louis-José Lestocart
Ouest-France 20 novembre 2001:

Marianne n° 143 du 17 au 23 dec. 2001: