A partir du 19 septembre

DAN AR BRAZ

sera en tournée pour une vingtaine de dates, entouré de
Ludovic Mesnil (Guitare), Marcel Aubé (Basse), Patrick Perron (Claviers), Miguel Sevret (Claviers), Matthieu Rabaté (Batterie) et Ronan Le Bars (Ullian Pipe),
Dan Ar Braz offrira avec émotion et plaisir son cœur dans un nouvel écrin .
“A l’écoute de sa dernière répétition, on se sent pris de frissons de plaisir.
On se dit que le public ne pourrait qu’être ravi d’entrer dans une musique pleine d’émotion, pleine de Dan Ar Braz”
Sara Muller (Le Télégramme)

LA TOURNÉE “A TOI ET CEUX”

Les années 60. Incroyable époque de création en tous genres : les vieux modèles implosent et les nouveaux talents explosent aux oreilles d’un Dan ar Braz adolescent écoutant tant Nick Drake que Pretty Things, fasciné par Bob Dylan, les Beatles, les Byrds et tant d’autres. Ces riches années " Rock & Folk " formeront à jamais les racines de toute sa palette musicale. C’est riche de toutes ces influences qu’il rejoint Alan Stivell à la fin des années 60 et que commence, aux côtés de ce pionnier, sa véritable carrière, une guitare acoustique dans une main et une électrique dans l’autre. Remarqué par ses pairs, c’est tout naturellement qu’il rejoint en 1976, pour une année, le légendaire groupe britannique Fairport Convention.
Tout au long des années 80 il joue beaucoup à travers toute l’Europe et sillonne les USA lors de longues tournées dans les clubs, les universités, les théâtres et les festivals.
Dès le début des années 90, Dan Ar Braz se recentre sur la Bretagne et produit lui-même 8 albums.
En 1993, grâce à la ténacité de celui qui allait devenir son producteur, Jacques Bernard, il se trouve propulsé sur le devant de la scène avec l’aventure de "L’Héritage des Celtes " qui commence lors d’un concert évènement du Festival de Cornouaille de Quimper. Plusieurs dizaines de concerts et plus d’un million d’albums vendus, le concours de l’Eurovision en 1996, (qu’il considère d’ailleurs comme l’événement le plus symbolique de cette aventure car, à l’envers, on peut lire " vision de l’Europe… "), le concert de Bercy en 1999 avec tous les amis de Bretagne devant 16 000 personnes et celui donné au Festival Interceltique de Lorient en 2000 pour le dernier concert de " L’Héritage " sont les points d’orgue de cette extraordinaire aventure musicale.
En 2001, parait l’album "La Mémoire des Volets Blancs", aquarelles instrumentales et nostalgiques dans lesquelles Dan Ar Braz renoue avec un univers plus personnel. Ces " peintures " ne sortiront pas de son atelier et ne seront pas jouées sur scène.
Dan retrouve en 2002 ses complices de l’Héritage pour participer à deux concerts incroyables au Stade de France devant 90 000 personnes.
En 2003, toujours avec le soutien de son producteur et de sa maison de disques, sort l’album "A Toi et Ceux". Il y retrouve la simplicité de ses débuts (guitares acoustique et électrique, chant), la personnalité de l’artiste prenant le pas sur la figure fédératrice et emblématique d’une Bretagne en mouvement qui avait prévalu pendant l’aventure de l’Héritage des Celtes.
Cet album est vraiment le plus abouti de toute sa carrière. Il n’est pas nécessaire de vouloir toujours se renouveler pour " exister ", il suffit parfois " d’être " tout simplement, de continuer avec le temps et l’âge, de suivre sa route aux côtés des autres et d’apporter un brin de vent ou de lumière. Ceux qui sauront lire entre les lignes trouveront dans cet album, un Dan Ar Braz au cœur de lui-même. Après 3 décennies bien remplies, 35 ans de musique et 15 albums, il y a suffisamment d’ingrédients pour concocter un répertoire sans prétention mais tout simplement légitime, dans un cadre plus convivial, et d’inviter le public à une table amicale sans avoir à révolutionner quoi que ce soit. Un peu de cet album, un brin de celui-là, beaucoup du dernier sans oublier bien sûr certains titres qui ont fait le bonheur et le succès de l’Héritage des Celtes.
À toi et ceux, à tous et à chacun…
Mais ceci ne veut pas dire que la page est définitivement tournée sur les dernières années. Comment pourrait-elle l’être vraiment ? Et qui le souhaite ? Comment ne pourrait-on pas avoir l’envie de retrouver la puissance de bagadous de Bretagne pour d’autres grands festins musicaux après les tables plus intimistes. Chaque chose en son temps. Aujourd’hui, l’envie est à la " proximité ". Dan Ar Braz y a trop goûté dans ces nombreuses tournées solo et sait ce que l’on y trouve : soi même et surtout les autres, tout proches.
Le bonheur d’être simplement musicien en ces temps difficiles où chacun souhaite laisser une trace sur terre pour ne pas être totalement oublié…
Dans les mois à venir, lors de cette tournée d’une trentaine de dates, entouré de ;
Ludovic Mesnil (Guitare), Marcel Aubé (Basse), Patrick Perron (Claviers), Miguel Sevret (Claviers), Matthieu Rabaté (Batterie) et Ronan Le Bars (Ullian Pipe),
Dan Ar Braz offrira avec émotion et plaisir son cœur dans un nouvel écrin .
“A l’écoute de sa dernière répétition, on se sent pris de frissons de plaisir.
On se dit que le public ne pourrait qu’être ravi d’entrer dans une musique pleine d’émotion, pleine de Dan Ar Braz”
Sara Muller (Le Télégramme)


PRESENTATION par DAN AR BRAZ de son nouvel album:

sorti le 17 novembre 2003
Avec Elaine Morgan,Bleunwenn,
Jean Jacques Goldman
Le Bagad Ronsed Mor Lokoal Mendon
(champion de Bretagne 2003)
et la Kevrenn Alré Auray.

En Bretagne, Il y a la terre et la mer, La forte proximité de ces deux éléments m’est indispensable.
Quand on vit dans une ville, on se cache derrière des faux semblants. Ici, on ne peut pas tricher avec la mer. Quand elle est calme, elle vous apporte la sérénité. Quand elle est dans ses mauvais jours, elle vous oblige à l’humilité.
Ce lieu, c'est tout cela avec en plus la grande nostalgie de l'enfance. Je le dis d’ailleurs avec de plus en plus de force : Le seul pays d’où je suis, c’est le pays de l’Enfance et je pense que beaucoup de gens se reconnaissent dans cette définition.
Quand je reviens chez moi, je pousse la porte de paix. Cette paix que nous recherchons tous et avec laquelle nous tentons de gérer tous nos manques et plus particulièrement les manques affectifs, même si nous n’avons pas vécu l’enfer. Nous avons tous des blessures de l’enfance, des bleus à l’âme.
Le métier de musicien m’a donné la chance de découvrir des pays, des peuples, des gens différents. La musique m’a poussé à franchir les frontières. Sans elle, je n’aurais sans doute jamais voyagé. J’aurais perdu beaucoup de choses. Je serais peut-être devenu vieux con ! Mais vivre à Quimper, c’est connaître toutes les rues, reconnaître les visages. Pour moi, c’est vital. Je ressemble ainsi à ces hommes qui cultivent la terre, qui ont pour celle-ci un attachement profond. Moi, je suis de leur race. Je suis un paysan de la Musique.
Tout cela peut paraître paradoxal, voire contradictoire. D’un côté j’apprécie la solitude, de l’autre j’aime la fréquentation des gens. Mais je ne peux rencontrer ces derniers que si j’ai eu ma dose de solitude. Les dernières années, avec "L’héritage des Celtes" , j’ai été tellement bousculé que je ne supportais plus d’être mis en vedette. Je voulais me retrouver.
Or, dans la vie, on se retrouve toujours face à soi-même que ce soit dans les difficultés ou le bonheur. Puis, à cette époque, il y avait une distorsion entre ce que je suis et ce que je n’arrivais pas à être, entre ce que j’aurais voulu être et la perception de mon personnage par les autres.
Je suis discret de nature. Je suis un solitaire qui aime les hommes et les rencontres mais toujours dans la simplicité, la discrétion. J’ai besoin de cette alternance entre solitude et Société.
J'ai trouvé dans la solitude quand j'allais à Dublin, à chaque enregistrement, un plaisir simple : boire une bière, tout seul, pouvoir regarder les gens sans être dévisagé.
J'adore la simplicité, être autour d'une table avec un verre de vin, rigoler, faire la fête. Dans un bistrot, il y a des gens de toute sorte, c’est ce qui me plait. Cette convivialité passagère. Je suis heureux de me perdre dans la foule. Elle m’enrichit et en retour, elle donne plus de sens à ma solitude. La difficulté, c’est d’arriver de trouver un juste équilibre entre l’artiste qui trouve son réconfort et sa force dans la musique et l’homme qui affronte la scène et le public. Alors, il faut se débrouiller, c’est tout le problème..
Quand je considère ma carrière, j’avoue que cela me fait parfois sourire. Et je m’interroge : Ai-je réussi parce que j’ai su attendre ? Facile à dire, maintenant. Je reste cependant persuadé qu’à un moment sonné, sur ma route, j’ai rencontré les bonnes personnes, celles qui ont cru à mon talent.. Puis il faut ajouter que j’ai travaillé dur, très dur et que je suis resté cohérent avec moi-même.
Lorsque je jouais, au fin fond de la Californie devant deux ou trois personnes, je me donnais autant de mal que devant cinquante mille personnes au Stade de France. Je me disais : « ce n’est pas de leur faute s’ils ne sont que trois, c’est de la tienne. »
J’aurais pu crever de solitude, il y a deux ans environ. Je m’étais enfermé sur moi-même. Je ne voulais pas écrire ce nouvel album que l’on me proposait. Aujourd’hui j’admets que cela aurait été une connerie ! Après "les volets blancs" , je ne voulais plus chanter. Je voulais être un barde sans "mots". Rien que de l’instrumental. J’étais ambitieux. Je voulais que ma musique parle à l’univers. Plus de frontières, plus de drapeaux, plus de passeports…Sur la Bretagne, j’avais dit ce que j’avais à dire. Donc, je préparais un album qui n’était pas toutefois une suite des "volets blancs" mais qui était constitué de morceaux que j’avais dans les tiroirs. Des personnes qui aiment ma musique m’ont dit alors « Dan, tu peux faire tout ce que tu veux mais ne crois-tu pas que ce serait dommage de passer à côté d’un album où il y aurait ceci et cela… » On a discuté. Au début, j’ai dit : « foutez moi la paix ! » Ils n’ont pas insisté…
Aujourd’hui, je pense qu’ils avaient raison. Si j’avais enregistré cet album instrumental, ma carrière se serait terminée sur une voie de garage… qui aurait pu, malgré tout, être assez confortable. J’aurais joué dans des concerts de jazz ou de blues.. J’ai d’ailleurs eu toujours le sentiment de mettre du blues dans ma musique.
Bref, je ne voulais plus composer que de la musique instrumentale, je ne voulais plus être sur le devant de la scène. J’en avais marre de Dan Ar Braz ! Voilà…Aujourd’hui, je me trouve à l’opposé de ma décision..
Je Chante, oui je Chante…. Comme j’ai jamais chanté… toutes mes déchirures sont là.. Quand j’ai chanté Xavier Grall, j’étais un écorché vif comme lui. Nos souffrances se croisaient , se ressemblaient. Quand je l’ai rechanté, j’ai baissé d’un ton . Si je devais le rechanter, je le ferais avec plaisir mais dans la sérénité.
Je suis bluffé par le résultat de ce nouvel Album… Vraiment bluffé. J’ai huit textes, deux de Clarisse Lavanant, deux de Jean-Jacques Goldman, quatre sont de moi dont un a été adapté en breton par Loeiz Guillamot… oui, je suis bluffé !
J’ai envoyé à Clarisse Lavanant, qu’ un ami Michel Aumont m’avait recommandée, deux musiques en lui précisant : Celle-ci, c’est la route vers l’Ouest, celle-là c’est sur les gens d’ici...Trois jours plus tard, je recevais les deux textes… J’ai attendu encore trois jours avant de commencer à les chanter. Certains des mots écrits pas Clarisse, je n’ai pas pu les chanter tout de suite. Il m’a fallu du temps car, à certains passages, je pleurais d’émotion. Un instant, je me suis demandé si je parviendrais à chanter ce texte
N'importe où que j'aille
A l'autre bout du rail
Mes rêves me transportent
Quand la nuit m'emporte
Quoi que les jours me prennent
Et que le temps m'apprenne
Comme si j'avais des ailes
Où que la vie m'appelle
Toutes les mers, les ponts, les rivières
Vents et frontières
Me portent vers l'ouest
Chaque fois que je perds
Le nord et mes repères
Je viens retrouver
La force d'oublier
Cette pluie lave les tourments
même l'air est différent
Et chasse en un instant
La grisaille au-dedans

Puis il y a Goldman…Jean-Jacques a eu la gentillesse de rédiger une petite chronique sur la mémoire des "Volets blancs". Goldman, c’est un ami. J’apprécie sa manière d’être, de travailler. On s’est rencontré. On a discuté, on a correspondu.. Quand cet album était en gestation , je l’avais vu à Brest lors d’un concert. Je lui avais dit : « Jean-Jacques, j’aimerais bien que tu m’écrives un texte » je voulais qu’il m’écrive quelque chose de profond mais d’une manière légère. C’est ce qu’il a magnifiquement fait avec « Je m’en vais demain »..Je lui avais, en effet, confié que je n’étais pas un voyageur bien qu’on parte toujours pour quelque part… pour moi, les vrais voyageurs ,ce sont les personnes qui vont en Afrique, en Asie ou en Amérique latine soigner les miséreux, construire des écoles et parmi eux, il y a beaucoup de bretons surtout dans les domaines agricoles. Ils en parlent peu…toujours cette pudeur, ces blessures que nous ont léguées nos ancêtres.
J’ouvrirai les yeux comme s’ouvre le matin
Comme après ces nuits polaires, quand le soleil revient
J’éteindrai le feu de ce foyer qui m’éteint
Je laisserai maison close pour un bandit de chemin

Je vous l’ai dit j’aime les choses exprimées de manière légères.. Elles parlent aux gens sans qu’on aille chercher midi à quatorze heures. . Puis il y a la seconde chanson de Jean-Jacques. J’avais découpé des articles de presse ayant trait à l’alcoolisme et au suicide des bretons. Cette réalité me touche profondément. Je n’admets pas qu’on puisse rire de cela. Les gens se moquent de cette désespérance bretonne. Jean-Jacques a lu ces articles et il m’a écrit un texte dans lequel il ne parle jamais de suicide. Cette chanson est terriblement belle. Quand je l’ai lue. J’étais vert. J’ai eu beaucoup de mal à la chanter jusqu’au bout.
Enfin pour les textes en anglais, j’ai retrouvé une dame qui fait partie de mon univers : Elaine Morgan, la Galloise. Elle chante de manière magistrale… Je suis bluffé du résultat. J’écoute cet album, je le re-écoute. J’entends les mots. Je ne reconnais pas ma voix. Incroyable ! Je n’entends que la signification de chaque mot. Je n’aurais pas écrit cet album sans les personnes qui m’ont fait confiance, sans une maison de disques qui me soutient encore à l’époque de StarAc… avec ma tronche et l’âge que j’ai. On m’a donné les moyens de faire ce que je voulais faire. Magnifique non ?
Donc voilà, toutes les pièces, tout le puzzle, Dan ar Braz s'est remis en place de lui même. J'ai eu beau tout faire pour bousculer toutes les pièces du puzzle : « non tu ne chanteras plus, tu vas rester dans ton coin puis ploc ! ploc ! ploc ! »
Et voilà l'album, d'une cohérence indescriptible et puis je me dit : c'est tout ce que je sais faire. Si c'est ça que je sais faire, écrire des chansons. Les faire chanter par les autres quand il le faut. Les chanter moi même quand c’est opportun. Passer à l'instrumental quand c’est nécessaire. Oser les écrire et les jouer plus pimentées, plus relevées, sur ce fond de rock'n roll de mon adolescence. Enfin ne pas oublier les chansons retenues, pudiques quand il y a cette retenue, cette pudeur comme exigence. Tout cela fait partie de mon personnage.
Et puis, j'ai réussi à dire aux gens d'ici que je les aime.
A toi et ceux , c’est une déclaration aux gens qui ont peuplé mon enfance, ceux qui sont toujours là, ceux qui sont partis, ceux qui m'accompagnent et qui sont les gens de mon pays, les gens d'ici.
A toi et ceux
Qui sont partis de l'autre côté
Sans un adieu
J'ai toujours le regret
D'avoir laissé
La pudeur m'empêcher de parler
Sans même oser
Te dire que je t'aimais
Et s'il est trop tard
Tu ne reviendras plus jamais
Je garde en mémoire
J'espère que tu savais
Combien j'étais fièr(e)
De ce chemin que tu as fait
Et pierre après pierre
De l'homme que tu étais
Toi et tous ceux
Qui un jour ont quitté le pays
Pour s'en aller
Ailleurs gagner leur vie
Pour vivre mieux
Mais qui d'humiliation en mépris
Pour exister
Ont dû payer le prix
Et pour retrouver
Pour toi et ceux
Qui naissent et qui feront l'avenir
Et pour tout ce
Qu'il faudra parcourir
Ton héritage
C'est aussi ce qu'il reste à écrire
Page après page
Dans les larmes ou le rire
Comme ceux qui poursuivent
L'histoire que tu continueras
Pour qu'elle te survive
J'espère que tu sauras
Au milieu des hommes
Guéris du doute et de leur peur
Que tout se transforme
Et pourtant rien ne meurt
Comme ceux qui poursuivent
L'histoire que tu continueras
Pour qu'elle te survive Ton coeur le sait déjà
Au milieu des hommes
Guéris du doute et de leur peur
Que tout se transforme
Et pourtant rien ne meurt...


Fiche technique:
Album enregistré aux Corrig Studios et Windmill Lane Recording Studios à Dublin avec Andrew Boland et Mark Dwyer à la prise de son, au studio Le Bateau Lune à Sceaux pour les duos avec J.-J. Goldman et avec le studio mobile Voyageur 2 pour l'enregistrement du Bagad Lokoal Mendon et la Kevrenn Alré, tout ceci sous la direction artistique de Eoghan O'Neill.

Track-listing:
La route vers l'ouest (Clarisse LAVANANT / DAN AR BRAZ)
Mary'dancing (DAN AR BRAZ)
Dan's fisel (DAN AR BRAZ)
Look around you (DAN AR BRAZ)
Les tribus de cornouailles (DAN AR BRAZ)
Je m'en vais demain (J.-J. GOLDMAN / DAN AR BRAZ)
A toi et ceux (Clarisse LAVANANT / DAN AR BRAZ)
Orgies nocturnes (DAN AR BRAZ)
I'm here to stay (DAN AR BRAZ)
La valse de la longue espérance (DAN AR BRAZ)
Pas d'un pas (J.-J. GOLDMAN / DAN AR BRAZ)
Bretagnes (DAN AR BRAZ)


DISCOGRAPHIE:

2003
A toi et ceux (CD Sony 5137829 )
Celtiques (CD Sony 510430 2 )
2001
La mémoire des volets blancs (CD Sony 501186.2)
1999
Bretagnes (CD SONY 494510.2)
1976
Héritage des celtes : Zénith (2CD Saint-George, Sony Music)
1997
Héritage des celtes : Finisterres (CD Byg Prod, Sony 489167.2)
1995
Héritage des celtes en concert (Columbia, Sony 481530.2)
1994
Héritage des celtes (Columbia, Sony 477763.2)
Theme for the greens lands (Keltia musique)
1992
Xavier Graal chanté par Dan Ar Braz (Keltia musique)
Rêve de Siam (Keltia musique)
Les îles de la mémoire (Keltia musique)
1991
Borders of salt (Keltia musique)
1990
Songs (Keltia musique)
1988
Septembre bleu (Keltia musique)
1985
Musique pour les silences à venir (Keltia musique)
1983
Anne de Bretagne (45 tours) (Production indépendante)
1981
Acoustic (Green Linnet)
1979
The earth's lament (Hexagone)
1978
Allez dire à la ville (Hexagone)
1977
Douar nevez (Hexagone)

Dimanche Ouest-France 19-09-04

Les artistes, c'est souvent Docteur Jekyll et Mister Hyde. Prenez, par exemple, Dan Ar Braz. Chez lui, à Quimper, dans les vieilles rues serpentant vers l'Odet, quand il dégringole de la tour de sa maison médiévale, casquette de base-ball au vent, comme un retraité gourinois qui aurait passé 40 ans aux States il est Daniel Le Braz "Le fils du garagiste du Moulin vert" vous savez bien, ce que c'est!".
Un garçon doué de ses mains pour la guitare mais un brin agoraphobe, et qui ne rêverait que de contemplations marines, à l'abri de volets à la peinture écaillée. Et puis, pour un rien, un truc dans l'air, son discret piercing à l'oreille se met à briller. Il redevient Dan, guitar héro éclectique, ex-leader des Flying Mosquitos (groupe légendaire du côté de Penhars), soliste complice d'Alan Stivell et de Yacoub, du Fairport Convention, mythique formation du folk-rock britannique ; maître d'oeuvre de l'Héritage des Celtes et ses presque trois millions d'aIbums vendus. Un héritage justement un peu lourd à porter au bout de sept années d'errance triomphale, au milieu d'une horde de talents irlandais, gallois, écossais, galiciens et bretons.
"Je voulais m'isoler, retrouver le silence, l'estran à marée basse, mijoter une sorte de dernière révérence musicale tes tamentaire ".
Un disque qui s'intitulerait La mémoire des volets blancs. Mais de l'isolement à la solitude, il peut n'y avoir qu'un pas. Et en 2003, poussé par quelques amis, notre Dan de Quimper fait un premier come back discographique. Une vraie surprise, puisque Dan y retrouve sa voix, égarée depuis les années 80. Il chante sur des textes de Clarisse Lavanant, jeune Morlaisienne au talent prometteur, mais également "Marplij" (s'il vous plait), comme on dit on breton, de Mossieur Jean-Jacques Goldman en personne, qui pousse même l'amitié, à interpréter son petit couplet sur Je m'en vais demain, l'un des titres phares de l'album, un peu boudé par le public.
Mais il ne sera pas le seul par ces temps de crise de l'industrie discographique. Reste à Dan deux solutions: devenir neurasthénique ou enfiler la bretelle de sa guitare, mettre l'électricité dans le micro et remonter sur scène. Il choisit la seconde et prend la tête de la "brigade légère" dont il rêvait depuis des années: Marcel Aubé (basse de Zazie et de Daho), Mathieu Rabaté (batteur des mêmes), Ludo Mesnil (guitares), Patrick Péron et Miguel Sevret (claviers) et Ronan Le Bars (uilleann pipe, flûtes). Eté 2004, ii se relance donc avec 5 concerts, "hors de Bretagne pour éviter la confusion des genres avec l'Héritage des Celtes. Là, je retrouve mes racines blues rock. On m'a souvent reproché Quand est-ce que tu te lâches ? Et bien ça y est ! ". La première date a du mal à passer : "C'était un festival en Vendée, j'étais tellement malade de trac que j'ai demandé à mon producteur si on pouvait tout annuler.
Mais quelques jours plus tard à Vienne, Denez Prigent a accepté de me laisser passer avant lui et, tout comme à Bruxelles, devant 8 000 personnes, on a fait un tabac". Une heure trente a deux heures de concert, "avec de temps à autre un petit set acoustique, quelques reprises (The earth's lament, Orgies nocturnes)..." sans oublier, bien entendu, les principaux titres de l'Héritage des Celtes et de A toi et ceux. Et rien de Xavier Grall ? "Juste un titre, Les déments, que l'on trouve sur un album contenant des inédits, intitulé Xavier Grail chanté par Dan Ar Braz". Un peu dommage, peut-être...
Parce qu'on les aime ces poèmes rebelles courageusement sortis dans Allez dire à la ville, en 1978. Ils révélaient un artiste écorché, plus engagé que beaucoup le croient en faveur de la langue et la culture bretonnes. La face B, en quelque sorte, du charismatique alchimiste musical interceltique qui, en larmes, avait dé-dié sur la scène du festival de Cornouaille, son disque d'or de l'Héritage, "à nos grands-parents et aïeux, ces paysans vê-tus de guenilles, qui, pour faire la fête, avaient la noblesse de s'habiller comme des reines et des rois"...
Ronan GORGIARD
• La tournée française de Dan Ar Braz passe par Quimper (Théatre de Cornouaille) du jeudi 30 septembre au samedi 2 octobre; à
Nantes (Cité des congrès), le 13 à Rennes (Liberté), le 14; à Morlaix (Langoles), le 15.

Le Télégramme de Brest
DanArBraz:
la simplicité du maitre

Après Quimper, Toulouse, Paris, Nantes et Rennes (notamment), c'était au tour de Morlaix d'accueillir Dan Ar Braz vendredi dernier. Au Parc de Langolvas, un bon millier de spectateurs a alors pu partager avec l'Héritier des Celtes un échange chaleureux d'une grande intensité.
Pas de folle exubérance dans la salle, non, mais une réceptivité sans faille aux perles d'émotion qu'offrait le chanteur-guitariste. Un Dan Ar Braz volubile et épanoui, à l'humour incisif, a revisité une vingtaine de ses compos avec ses six épatants compagnons (dont Ronan Le Bars, rayonnant aux cornemuses et flûtes, et « Marcello » Aubé, aussi captivant par ses jeux de basse et de violon chinois que ses mimiques).
Entre les chansons et instrumentaux de «A toi et ceux », la «Gwerz Rory» et les morceaux popularisés par l'Héritage des Celtes, l'artiste possède un répertoire d'une beauté et d'une cohérence singulières. Lorsque ce n'est pas sa voix, c'est sa guitare électrique qui chante avec ce son unique qui est la griffe du maître. Un maître sans piédestal, à la générosité vraie, pour qui solidarité et simplicité ne sont pas de vains mots.
F.J.