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"Un
galicien en Bretagne" Nouvel album "Un Galicien en Bretagne naît en 2003 . Inauguré par un « tour de Bretagne » (Tro Breizh, Carlos est à la flûte, André Le Meut à la bombarde, Erwan Ropars à la cornemuse écossaise), Un Galicien en Bretagne finit en Catalogne avec Jordi Savall et sa viole de gambe. Les deux compères y mettent en scène Ponthus et Sidoine, les enfants des rois de Galice et de Bretagne célébrés par un roman d’amour médiéval . « Cela faisait sept ans que nous avions décidé d’enregistrer ensemble, dit Carlos Núñez. Finalement, cela s’est passé dans l’église romaine de Sant Pere de Casseres. Nous avions l’impression de jouer [de la viole de gambe et du low whistle] à l’intérieur même d’un magnifique instrument qu’était cette église de la Catalogne profonde ». Avant d’enregistrer son nouvel ouvrage, Carlos Núñez a invité Alan Stivell, qui y chante en Galicien, à découvrir la Galice. Ensemble, ils s’en furent de village en village, observant les horreos, blocs de pierre où se garde le grain, «orné à un bout de la croix catholique et de l’autre d’un phallus païen», explorant les mythes des « vilas asulagas », les villes englouties. Au final, une superbe chanson, Noite Pecha, chantée en galicien par Alan Stivell qui joue de la harpe à l’ancienne, en acoustique. Carlos Núñez est ensuite parti en Bretagne, par le «bateau Citroën»- de l’ardoise galicienne pour Saint-Nazaire contre des voitures françaises pour Vigo - ramenant dans ses bagages Karante Doh Doue, un cantique entendu par le Galicien au pèlerinage de Saint Anne d’Auray, ici interprété par le chœur d’hommes de Kanerion Pleuigner, ou encore le gwerz Yann Derrien, adapté avec Gilles Servat. Polka ou Ode à Saint-Patrick dansé dans le monde entier, cet album est aussi un foisonnement d’instruments, de l’ocarina au bouzouki, de la mandoline aux flûtes et à toutes les cornemuses celtes." |
Biographie En 1984, au Festival Interceltique de Lorient (FIL), Carlos Núñez, né en 1971, découvrait son appartenance à la nation celte, réunissant la Bretagne, l'Irlande, l' Ecosse, le pays de Galles, mais aussi les Asturies et la Galice. Il a alors treize ans, il croise le Bagad Kemper, formation traditionnelle de cornemuses, bombardes et batterie, menée par un géant, Erwan Ropars. Le jeune virtuose joue en soliste une composition de Shaun Davey accompagné par l'Orchestre Symphonique de Lorient. Il remporte le prix Macallam pour la cornemuse galicienne, cette année-là, ainsi que les deux suivantes. Carlos Núñez est arrivé à Lorient grâce à son père, antifranquiste en exil à Paris dans les années 1970, qui avait rencontré Dan Ar Braz, alors guitariste d’Allan Stivell lors d’un concert de soutien à l'Espagne résistante au Palais des Sports. Il noue des liens profonds avec la Bretagne et y amène Carlos, qui, resté au pays avec le reste de la famille, étudiait la musique classique au conservatoire de Vigo tout en jouant de la gaita (cornemuse de la Galicie) et des flûtes. |
Près
de vingt ans après ces rencontres fondatrices, Dan Ar Braz
a composé pour Un Galicien en Bretagne, le nouvel album
de Carlos Núñez, un titre (Un Galicien libre à
Paris), en hommage au père de Carlos Núñez, libre
à Paris comme le fut Carlos à Lorient. « Lorient
m'a ouvert les yeux. L'Interceltique est devenu pour moi à
jamais le symbole de la liberté - première Guinness,
premier concert, premières "cigognes" [les filles]", dit l’enfant
de Vigo, qui poursuit ensuite une formation classique de flûte
à bec au conservatoire royal de Madrid. Un Galicien en Bretagne revient sur ce parcours commencé précocement et qui a soudé des amitiés musicales indéfectibles et transfrontalières. Partout, Carlos Núñez cherche les points de rencontre entre le Finisterre galicien, cette Autre fin de terre – composition encore de Dann An Braz, soutenue par deux bagadous au souffle virtuose – celui de Lokoal Mendon et celui d’Auray. Partout, Carlos Núñez trouve les points d’ancrage communs aux celtes du nord et du sud, des légendes à l’usage de la cornemuse. The Three Pipers rassemble ainsi la cornemuse écossaise (Patrick Molard), la cornemuse irlandaise (Liam O’Flynn) et la gaïta galicienne, « union par le souffle (l’air), explique le musicien, de l’eau, du feu et de la terre ». Rappelons que depuis l’album Finistères paru en 1997, Carlos Núñez a rejoint Dan Ar Braz et l’Héritage des Celtes, et tous les concerts qui seront donnés sous ce nom ou en l’honneur de la Bretagne par la suite - dont les deux éditions de la Nuit Celte au Stade de France. Carlos Núñez a toujours été à l’origine de croisements jusqu’à lors improbables, ou encore au centre d’albums où l’esprit d’échange primait sur les considérations personnelles. A seize ans, il joue en Bretagne, au conservatoire de Ploemeur avec Paddy Moloney, leader du groupe irlandais mythique The Chieftains, avec qui il va parcourir un chemin glorieux jusqu’aux Grammy Awards, où l’album Santiago, avec Linda Rondstadt et Los Lobos, est primé en 1996. En 1997, parait le premier album de Carlos Núñez, Brotherhood of The Stars coproduit avec Paddy Maloney et Ry Cooder. Il réunit cinquante invités dont The Chieftains, Ry Cooder, l’Espagnole Luz Casal, la Portugaise Dulce Pontes, ainsi que des musiciens traditionnels de Cuba, d'Irlande, d'Andalousie, du Pays Basque et bien sûr de Galice. « Le maître, Paddy, disait que la musique galicienne sonnait flamenco. Puis, un jour, Sean O'Riada [figure centrale de la tradition irlandaise] m'a montré que les musiques anciennes d'Irlande ressemblaient aux musiques du nord du Maroc. |
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En discutant avec les chanteurs
et musiciens de flamenco, Paco de Lucia, Vicente Amigo, Carmen Linares,
Tomatito, je me suis aperçu que les rythmes etles modes galiciens
qui différencient notre musique de celle de l'Irlande existaient
aussi dans la musique du sud de l'Espagne.». Puis, reprenant
les travaux d’un moine franciscain, Padre Patrocinio, basé
à Tanger dans les années 1930, il étudie
le répertoire arabo-andalou avec le luthiste marocain Omar Metioui.
Toutes ces recherches aboutissent en 1999 à Os Amores libres,
«un disque politiquement incorrect puisqu'il montre les liaisons
profondes entre le monde celte, l'Espagne et les Arabes. ». Suit
l’album Mayo Longoe en 2000. Ainsi nourri de ces expériences, naît en 2003 Un Galicien en Bretagne. Inauguré par un « tour de Bretagne » (Tro Breizh, Carlos est à la flûte, André Le Meut à la bombarde, Erwan Ropars à la cornemuse écossaise), Un Galicien en Bretagne finit en Catalogne avec Jordi Savall et sa viole de gambe. Les deux compères y mettent en scène Ponthus et Sidoine, les enfants des rois de Galice et de Bretagne célébrés par un roman d’amour médiéval . « Cela faisait sept ans que nous avions décidé d’enregistrer ensemble, dit Carlos Núñez. Finalement, cela s’est passé dans l’église romaine de Sant Pere de Casseres. Nous avions l’impression de jouer [de la viole de gambe et du low whistle] à l’intérieur même d’un magnifique instrument qu’était cette église de la Catalogne profonde ». Avant d’enregistrer son nouvel ouvrage, Carlos Núñez a invité Alan Stivell, qui y chante en Galicien, à découvrir la Galice. Ensemble, ils s’en furent de village en village, observant les horreos, blocs de pierre où se garde le grain, «orné à un bout de la croix catholique et de l’autre d’un phallus païen», explorant les mythes des « vilas asulagas », les villes englouties. Au final, une superbe chanson, Noite Pecha, chantée en galicien par Alan Stivell qui joue de la harpe à l’ancienne, en acoustique. Carlos Núñez est ensuite parti en Bretagne, par le «bateau Citroën»- de l’ardoise galicienne pour Saint-Nazaire contre des voitures françaises pour Vigo - ramenant dans ses bagages Karante Doh Doue, un cantique entendu par le Galicien au pèlerinage de Saint Anne d’Auray, ici interprété par le chœur d’hommes de Kanerion Pleuigner, ou encore le gwerz Yann Derrien, adapté avec Gilles Servat. Polka ou Ode à Saint-Patrick dansé dans le monde entier, cet album est aussi un foisonnement d’instruments, de l’ocarina au bouzouki, de la mandoline aux flûtes et à toutes les cornemuses celtes. |